
Extrait d'un passage du livre
«
La foi et la vie
»
du Dr Youssouf Al-Qaradâwî, l'un des grands savants musulmans de se siècle.
Ce livre est un rappel pour les musulmans comme pour les non musulmans, un livre pour les
croyants comme pour les non croyants, un rappel sur une foi longtemps oubliée, devenu un
simple slogan sans signification dans une société ou le mirage du matérialisme prédomine.
Aussi est il urgent comme le fait ici le Dr Youssouf Al-Qaradâwîmais de mettre en évidence
le rôle primordiale de la foi dans notre vie, une foi en un Dieu Unique, Inébranlable, en la
Vérité que rien ne saurait étouffer.
La foi et le bonheur
Le bonheur est le rêve auquel aspire tout être humain, du philosophe à la pensée la plus
abstraite à l'homme du peuple le plus fruste, du roi dans son palais luxueux au va-nu-pieds
dans sa masure. Assurément, personne ne recherche la souffrance ni ne se satisfait d'être
malheureux.
Où se trouve le bonheur ?
Toutefois, les hommes se heurtent depuis toujours à la question : où se trouve le bonheur ?
Nombreux sont ceux qui l'ont recherché là où il ne se trouvait pas, et qui sont revenus les
mains vides, épuisés, désespérés, comme quelqu'un qui aurait cherché des perles dans le désert
!
Certes, à toutes les époques, les gens ont essayé de le trouver dans les jouissances matérielles
les plus diverses, dans tous les plaisirs des sens ; mais ils se sont aperçus que cela ne
suffisait jamais à conduire au bonheur, et que chaque nouveau plaisir ne faisait souvent que
leur créer de nouveaux soucis.
Le bonheur se trouve-t-il dans le plaisir matériel ?
Certains l'ont cru, et ont pensé que le bonheur résidait dans la richesse, dans le luxe, le
plaisir et le confort matériel. Mais dans les pays où les gens ont atteint le plus haut
niveau de vie, où tout le confort matériel est assuré, qu'il s'agisse de nourriture et de
boisson, de vêtements, de logement, de moyens de transport ou des commodités les plus
diverses, les gens sont quand même malheureux, souffrent de dépression et recherchent
d'autres moyens d'atteindre le bonheur.
Le
rédacteur en chef de la revue égyptienne Roûz al-yoûsouf, que l'on ne saurait pourtant
taxer de parti pris en faveur des valeurs spirituelles, publiait voici quelques années un
reportage en deux volets, intitulé : « Les habitants du Paradis ne sont pas heureux ».
Les habitants du Paradis dont il parlait étaient les habitants de la Suède, qui jouissent
d'un niveau économique très élevé et n'ont quasiment pas à craindre la pauvreté, la
vieillesse, le chômage ni aucune des catastrophes qui peuvent survenir dans la vie : en effet,
le gouvernement garantit des allocations généreuses à toute personne touchée par ce genre
de situation, de sorte qu'aucun citoyen n'a à se plaindre de pauvreté ou de difficultés économiques.
Le
revenu moyen par habitant est très élevé en Suède, et le gouvernement socialiste est
pratiquement parvenu à effacer les différences entre les classes sociales aussi bien grâce
à l'impôt sur le revenu que grâce à toute une panoplie d'assurances sociales et sanitaires
inégalée dans les autres pays.
«
Tout citoyen suédois a droit à une retraite, à des indemnités de maladie, à une pension
d'invalidité, à un complément de revenu, à une aide au logement, à une allocation en cas
de cécité, et bénéficie de soins gratuits dans les hôpitaux.
Toutes
les femmes perçoivent une allocation de maternité couvrant les dépenses nécessaires pour
les enfants et les soins médicaux, ainsi qu'une aide supplémentaire pour chaque nouvel
enfant.
L'assurance
contre les accidents du travail est obligatoire.
Les
conditions pour bénéficier des allocations en cas de chômage sont les plus souples au monde.
L'aide
sociale à l'enfance fournie par le gouvernement relève de l'utopie : des allocations
familiales pour chaque enfant jusqu'à l'âge de 16 ans, les soins médicaux gratuits, les
transports scolaires gratuits jusqu'à l'âge de 14 ans, des écoles maternelles à très bas
prix prenant en charge toute la journée les enfants d'âge préscolaire.
L'enseignement est gratuit à tous les niveaux, et les élèves bénéficient en outre d'aides
pour l'achat de vêtements, de compléments de revenu pour les familles en difficulté, de
bourses d'études généreuses.
L'État propose aux jeunes ménages des prêts à taux très réduit, remboursables sur cinq
ans, pour l'achat de mobilier.
Le tiers des impôts payés par le peuple suédois est consacré aux assurances sociales ; 80%
de ce montant sont versés sous forme d'aides financières. Le budget le plus important est
celui du Ministère des Affaires Sociales, suivi par celui du Ministère de l'Éducation. »
Malgré ces garanties qui parent à toutes les éventualités, le journaliste relate que les
gens mènent une vie troublée, faite d'ennui, de tension, de mécontentement et de désespoir.
En conséquence, les gens cherchent à fuir cette vie triste et malheureuse par le suicide,
auquel ont recours des milliers de gens qui cherchent ainsi à mettre fin à leurs souffrances
psychologiques.
L'auteur du reportage aboutit à la conclusion que la raison profonde de ce désespoir réside
dans la perte de la foi, quelle qu'elle soit.
Les États-Unis, le pays le plus riche au monde, ne parviennent pas à assurer le bonheur de
leurs habitants, malgré les gratte-ciel, les vaisseaux spatiaux et l'or qui coule à flots...
Cette façade luxueuse masque en fait un réel désarroi.
Tous ceux, en Orient comme en Occident, qui ont des yeux pour voir ont pu remarquer ce désarroi
et cette tristesse. Ainsi en Orient le martyr Sayyid Qoutb en a-t-il parlé dans son livre, inédit
à ce jour, L'Amérique que j'ai vue.
En Occident, la romancière française Françoise Sagan a écrit, dans un livre rédigé après
deux voyages à New York, que New York écrase l'être humain et que cette ville fait battre
son coeur plus vite que le rythme de vie de ses habitants. En réalité, ajoute-t-elle, les
habitants de New York vivent une crise sentimentale. Le sang bouillonne dans les veines de ces
Américains fatigués, abattus, toujours pressés. Ils veulent gagner du temps sans savoir
comment utiliser ce temps...
De même, le Professeur Colin Wilson a décrit en ces termes la civilisation new-yorkaise et
son opulence toute matérielle : « C'est une belle façade couvrant la détresse et la
peine... »
L'abondance des richesses ne fait pas le bonheur et n'en constitue même pas l'élément
principal. Au contraire, la richesse matérielle fait parfois le malheur de son propriétaire
dans ce monde avant l'autre. C'est pourquoi Dieu dit de certains hypocrites : « Que leurs
biens et leurs enfants ne t'émerveillent pas ! Dieu veut seulement les tourmenter par cela
dans la vie de ce monde. » (Sourate « Le repentir », verset 55). Le
tourment mentionné ici est celui causé par la peine, le malheur, la douleur et les soucis;
c'est une souffrance ressentie ici-bas, dans la vie présente, à l'image de celle évoquée
dans le hadith « Voyager fait goûter au tourment ». Or, c'est bien ce que nous
constatons chez tous ceux dont l'argent et la vie de ce monde sont la principale préoccupation,
le seul objectif et l'unique aspiration : ceux-là ressentent toujours une souffrance
psychologique, une lassitude du coeur, une pesanteur de l'âme , qu'ils aient peu ou beaucoup,
jamais ils ne sont satisfaits.
Le hadith rapporté par Anas d'après le Prophète décrit
bien ces esprits torturés : « Celui qui se préoccupe de l'Au-delà, Dieu place sa
richesse dans son coeur et rassemble les siens autour de lui, et ce bas-monde est contraint de
venir à lui; mais celui qui se préoccupe de ce bas-monde, Dieu place sa pauvreté devant lui
et disperse les siens, et il ne recevra pas d'autre part de ce bas monde que celle qui lui est
réservée. » (Rapporté par at-Tirmidhî par la voie dAnas, et rapporté par Ibn Mâjah
et d'autres en termes semblables par la voie de Zayd ibn Thâbit).
La pire souffrance ici-bas, comme l'a fait remarquer Ibn al-Qayyim ( Dans son ouvrage Ighâthat
al-lahffin « Le secours de l'affligé »), est bien de disperser ses efforts, d'avoir
le coeur divisé et d'éprouver toujours devant soi la présence de la pauvreté. Si ces gens
n'étaient pas si emportés par l'amour de ce bas-monde, ils chercheraient sûrement à échapper
à une telle souffrance... mais la plupart d'entre eux continuent à souffrir et à gémir.
Cette souffrance prend plusieurs formes, elle est à la fois physique et psychologique, puisque
ces gens doivent supporter les tracasseries de ce bas-monde et endurer l'hostilité des autres.
Comme l'a dit un auteur ancien, « Celui qui aime ce bas-monde doit être déterminé à
supporter les malheurs ». L'amoureux de ce bas-monde ne peut échapper à trois choses : un
souci permanent, une fatigue incessante et un regret inten-ninable. En effet, l'amoureux de ce
bas-monde ne parvient pas plus tôt à obtenir une chose qu'il ne se met à en désirer une
autre, comme le dit le hadîth : « Si l'enfant d'Adam possédait deux rivières d'or, il en désirerait
une troisième. » Jésus, fils de Marie (la paix soit sur lui) a comparé 1'amoureux de ce
bas-monde au buveur de vin : plus il boit, plus il a soif.
Les enfants procurent-ils le bonheur ?
Les enfants sont, assurément, la fleur de la vie, la beauté de ce monde. Il arrive souvent,
cependant, que les enfants n'apportent que des peines à leurs parents et les récompensent par
la désobéissance et l'ingratitude au lieu de leur manifester bonté et respect. Il arrive même
que des enfants tuent leurs parents pour s'approprier leur fortune ou parce qu'ils font
obstacle à leurs passions.
Ainsi un père se lamente-t-il ainsi en s'adressant à enfant:
« Je t'ai nourri tout petit, enfant J'ai pourvu à tes besoins
/ Tu grandissais en t'abreuvant de mes conseils
Si un soir t'avait causé quelque peine, / j'en passais nuit éveillé, agité
Mais lorsque tu as atteint l'âge adulte / et le but que pour toi je n'osais espérer
Voilà que tu me récompenses par la dureté et la brutalité / comme si c'était toi le généreux
bienfaiteur ! »
Nous avons vu bien des exemples étranges l'ingratitude des enfants et de la détresse des
parents, et nous avons entendu parler d'autres plus étranges encore. Les pare se sont, de tous
temps, désespérés de l'ingratitude de le enfants, à l'image du Roi Lear de Shakespeare qui
s'exclama « Ô combien plus cruelle que la dent du serpent est ingratitude d'un enfant »
!
Un poète oriental se lamente également :
« Les enfants sont source de malheur, et heureux est ce qui demeure stérile
Ou l'enfant qu'on élève devient un ennemi, ou bien on laisse orphelin,
Ou bien la mort l'emporte et il n'en reste qu'un éternel chagrin. »
Que dire enfin des gens qui n'ont pas d'enfant ? Allons nous les condamner à vivre malheureux,
et à ne trouver sur terre aucun bonheur ?
Le progrès scientifique apporte-t-il le bonheur
La science expérimentale, qui a permis de rapprocher 1es gens au-delà des distances et
d'aplanir les difficultés, peut-elle aussi réaliser le bonheur ?
Certes,
comme le dit le Docteur Mohammed Housayn Haykal ( Dans son livre Ai-îmân wal-ma'rifà
wal-falsafa (« La foi, la connaissance et la philosophie »), la science nous a permis
de découvrir un grand nombre de secrets de la vie et d'en tirer profit à un degré que nos prédécesseurs
n'auraient même pas imaginé.
Il est vrai également que la soif de connaissance fait partie de la nature humaine. L'homme ne
parvient pas plus tôt à connaître une chose, qu'il n'aspire à approfondir encore sa
connaissance ou ne se tourne vers un autre objet de recherche. Mais il est vrai aussi que la
science n'ouvre pas la porte du bonheur. Au contraire, elle conduit souvent à l'ennui ou à
l'inquiétude. Le bonheur, c'est ce beau rêve que nous voyons briller devant nous, que nous
cherchons à saisir mais dont nous n'avons jamais assez : depuis l'aube de l'humanité, les
hommes ont toujours couru derrière le bonheur, mais dès qu'ils pensent avoir atteint le but,
voilà que le démon du malheur vient leur barrer la route. Ce bonheur tant cherché ne réside
pas dans la science, car la science correspond à un désir, et le désir ne saurait apporter
le bonheur. Combien de savants ont consacré leur vie à la science, pour éprouver, au bout du
chemin, d'amers regrets en constatant que leur science ne leur avait apporté qu'un surcroît
de peine ; ceux-là ont alors recommandé que leurs enfants soient éduqués dans la foi et
suivent leur nature, sans demander à la science de décrypter les mystères de l'Invisible.
Notre connaissance, aussi vaste qu'elle puisse être, reste infime par rapport à l'immensité
de cet univers infini. Ainsi Nietzsche et d'autres grands penseurs, qui dans la flamme de leur
jeunesse affirmaient que la science parviendrait un jour ou l'autre à déchirer le voile de
l'Invisible, ont faibli en voyant que ce voile était sans fin, et ont bien dû admettre qu'ils
couraient derrière un mirage dépourvu de réalité, même si le but de ce mirage était
justement de percer le secret de la réalité.
Le
philosophe britannique contemporain Bertrand Russel, malgré son point de vue matérialiste,
reconnaît que si la science a permis à l'homme de sortir vainqueur de sa lutte contre la
nature, elle ne lui a été d'aucun secours dans sa lutte contre lui-même, et que dans ce
domaine c'est toujours la foi qui l'emporte.
Le Docteur Henry Lenk, célèbre psychologue américain, s'oppose à ceux qui nient la foi en
l'Invisible au nom de la science et du respect de la pensée, et montre que la science ne peut
suffire à elle seule à procurer à l'être humain le bonheur véritable :
« En réalité, il se trouve aujourd'hui dans chaque domaine de la science des phénomènes
susceptibles d'alimenter le feu de cette erreur qui consiste à accorder à la pensée une
importance excessive. Et pourtant, ce sont les psychologues qui sont parvenus à la conclusion
que s'appuyer uniquement sur la pensée est nuisible au bonheur de l'être humain même si cela
ne nuit pas à son succès. Ces découvertes ont été révélées à la suite de l'expérience
de ces psychologues avec les gens et des études scientifiques qu'ils ont menées sur des
milliers de personnes. Ajoutons encore que les recherches qui ont abouti à ces découvertes
ont tenu compte de leur rapport avec les méthodes pédagogiques, la religion, la personnalité
et la philosophie de la vie en général.
Nous n'avons pas pu parvenir à une solution définitive des problèmes complexes de la vie, et
nous ne boirons pas à la source du bonheur par le seul moyen du progrès des connaissances et
de la science. Le progrès scientifique signifie plus de perplexité et de tourment. Tant que
ces sciences ne seront pas unifiées en une conception claire appliquée aux vérités de la
vie quotidienne, elles ne parviendront pas à libérer les esprits qui leur ont donné
naissance, mais ne manqueront pas au contraire de conduire ces esprits à leur destruction et
à leur décomposition. En outre, cette unification devra inévitablement venir par une autre
voie que celle de la science : je veux dire par la voie de la foi. » ( « Le retour à la
foi », pp. 81-82.)
Le bonheur se trouve à l'intérieur de l'être humain
Le bonheur ne réside donc pas dans la richesse, dans la puissance, dans l'abondance des
enfants, dans le profit, ni encore dans la science matérielle.
Le bonheur est quelque chose d'abstrait, d'impalpable, qui ne saurait être mesuré ou contenu
ni acheté avec de l'argent.
Le bonheur est quelque chose que l'être humain ressent au fond de lui-même... une pureté de
l'âme, une sérénité du coeur, une joie intérieure, une paix de la conscience.
Le bonheur est quelque chose qui émane de l'intérieur de l'être humain, et non pas quelque
chose qu'il peut se procurer à l'extérieur.
On raconte qu'un mari, s'emportant contre sa femme, lui dit d'un ton menaçant: « Je te
rendrai malheureuse ! » La femme répondit calmement: « Tu n'as pas le pouvoir de me
rendre malheureuse, pas plus que de me rendre heureuse. »
Le mari, furieux, demanda: « Comment cela, je n'en ai pas le pouvoir ? »
La femme répondit avec assurance : « Si le bonheur était une question d'argent tu
pourrais m'en priver ; s'il venait des parures et des bijoux tu pourrais m'en dépouiller ;
mais le bonheur provient de quelque chose sur quoi tu n'as aucun pouvoir, ni toi ni personne au
monde ! »
Le mari, surpris, demanda: « Et qu'est-ce que c'est ? »
La femme répondit avec conviction : « Je trouve le bonheur dans ma foi, et ma foi est dans
mon coeur; et personne n'a de pouvoir sur mon coeur, à part Dieu ! »
Voilà ce qu'est le bonheur véritable, le bonheur qu'aucun être humain n'a le pouvoir de
donner, ni de reprendre à celui qui le possède. C'est ce bonheur qui a fait dire à un pieux
croyant: « Si les rois savaient quel bonheur est le nôtre, ils nous combattraient de leurs
sabres ! »
Un autre, envahi par cette extase spirituelle, a dit : « Je vis des moments où je me dis :
si les hôtes du Paradis connaissent un tel bonheur, ils sont assurément comblés. » Ceux
à qui il est donné de connaître pareil bonheur se moquent des événements, même si l'orage
gronde ; ils sourient à la vie même si elle leur montre les dents, et prennent les peines
avec philosophie. Les épreuves se métamorphosent pour eux en bienfaits suscitant la
reconnaissance, là où d'autres ne voient que des malheurs dont ils se lamentent. C'est comme
s'ils possédaient des glandes spirituelles particulières sécrétant une substance qui
transformerait les catastrophes de la vie en bienfaits.
Le minimum de confort matériel nécessaire au bonheur
Nous ne nierons pas que le confort matériel joue un rôle dans la réalisation du bonheur.
Comment le pourrions-nous, alors que le Prophète a
dit : « Font partie du bonheur de l'homme : une bonne épouse, une bonne habitation et une
bonne monture. » ( Rapporté par Ahmad avec une chaîne de transmission authentifiée, par
la voie de Sa'd ibn Abî Waqqâs).
Toutefois, le confort matériel n'est pas l'élément essentiel du bonheur ; c'est plutôt une
question de qualité que de quantité. Il suffit à un homme d'être à l'abri des tourments
matériels susceptibles de troubler l'existence, comme une mauvaise femme, une mauvaise
habitation ou une mauvaise monture, de jouir de la sécurité et de la santé et de pouvoir
assurer sa subsistance sans difficulté excessive. Combien juste est cette parole du Prophète : « Celui qui se réveille le matin en sécurité, en
bonne santé, avec devant lui de quoi manger pour la journée, c'est comme si ce bas-monde tout
entier lui appartenait. » (Rapporté par al-Boukhâri dans le recueil de textes émanant
d'une seule source al-Adah al-moufrad, par at-Tirmidhî qui le considère comme un hadith bon
isolé, et par Ibn Mâjah ).
Si le bonheur est un arbre qui prend racine dans l'âme et dans le coeur de l'être humain, la
foi en Dieu et en l'Au-delà en sont l'eau et la nourriture, l'air et la lumière.
La foi fait jaillir dans le coeur de l'être humain des sources intarissables sans lesquelles
le bonheur ne saurait se réaliser : ces sources sont la sérénité, la sécurité, l'espoir,
le contentement et l'amour. Nous évoquerons ces thèmes à tour de rôle dans les pages qui
vont suivre.
Editions : Arrissala
Prix : 19,66 €
Cheikh
Youssouf Al-Qaradâwî
|