La Zakat Al-Fitr : aumône de la rupture de jeûne
 

C’est une aumône due à la fin de Ramadan. Elle est prescrite sur tout musulman, qu’il soit enfant ou adulte, homme ou femme.
Bukhari et Muslim ont rapporté d’après Omar : « Le messager de Dieu  a ordonné de payer l’aumône de la rupture à l’échange de chaque musulman, un sa’ de dattes ou d’orge, qu’il soit un esclave, un homme libre, une femme, un homme, un enfant ou un adulte »

Sa raison


La législation de cette aumône a eu lieu au mois de Cha’ban à la deuxième année de l’Hégire pour purifier le jeûneur de tout ce qu’il a commis de propos inutiles et obscènes et pour que cette aumône soit un aide aux pauvres et aux nécessiteux.

Abu Dawud, Ibn Maja et Daraqutni ont rapporté d’après Ibn Abbas que « le messager d’Allah a présenté l’aumône de la rupture du jeûne, pour purifier le jeûneur des propos inutiles et obscènes et pour donner à manger aux pauvres. Celui qui la donne avant la prière de la fête, son aumône sera acceptable et s’il la donne après la fête, elle sera une des aumônes bénévoles »

Qui doit la payer?


Elle doit être payée par tout musulman libre qui possède un Sa’ de nourriture plus que le besoin de sa famille d’une journée et d’une nuit.
Elle est due sur sa personne ainsi que sur ceux qu’il doit pouvoir à leurs dépenses comme sa femme, ses enfants et ses domestiques ( sur qui il est responsable de pouvoir à leurs dépenses).

Combien doit-il payer?


Le devoir c’est de payer un Sa’ de blé, d’orge de datte, de raison sec, de yaourt, de riz, de maïs ou de tout autre genre de nourriture.

Abu Hanifa a permis le fait de payer la valeur de Sa’, et il a dit : « s’il veut donner du blé, il sera dispensé de donner la moitié de Sa’ ».

Abu Saïd Al-Khudri a dit : « Au temps du messager d’Allah, nous payions l’aumône de la rupture de jeûne à l’échange de chaque enfant, adulte, libre et esclave, un Sa’ de blé, de yaourt, d’orge de datte, ou de raisin sec. Nous avons continué à suivre cette tradition jusqu’au temps du Mu’awia qui pendant son pèlerinage ou sa visite pieuse, s’est mis sur la chaîne et a dit:« Je vois que la moitié d’un Sa’ de blé, vaut un Sa’ de datte». Alors tout le monde a suivit son avis ». Il a ajouté ( c’est-à-dire Abu Saïd): «Mais moi je continue à payer un Sa’ complet jusqu’à la fin de ma vie ». Cette tradition est rapporté par Al-Jama’a.

Tirmidhi a dit:« Certains Ulémas voient qu’il faut payer un Sa’ complet ». C’est la doctrine de Chafi’i et Ishaq.
D’autres Ulémas ont dit:« Il faut payer de tout genre de grain un Sa’, sauf le cas du blé, on doit payer la moitié d’un Sa’ et c’est suffisante ». C’est la doctrine de Sufyan, Ibn Mubarak, et les Ulémas du Kufa.

A quel moment faut-il la payer?


Les ulémas se sont mis d’accord sur le fait de la payer vers la fin de Ramadan ( mois de jeûne), mais il y a une divergence entre eux dans la détermination d‘un moment précis.
Selon Thawri, Ahmed, Ishaq, Chafi’i dans sa nouvelle doctrine et l’une des deux versions rapportées d’après Malik:« Le moment dans lequel il faut la payer c’est après le coucher du soleil, à la veille de la fête, car c’est l’heure où on termine le jeûne de Ramadan».
Cependant, selon Abu Hanifa, el-Layth, Chafi’i dans son ancienne doctrine et la deuxième version rapportée d’après Malik:« Son terme est l’aube du jour de la fête».
L’objectif de ce désaccord, détermine le statut du bébé né avant l’aube du jour de la fête.
Selon la première doctrine: on ne doit pas son aumône car il est né après son terme. Cependant, on doit la payer selon la seconde doctrine car il est né avant son terme.

Se presser de la payer avant son terme


La majorité des ulémas, ont été d’accord sur le fait de payer l’aumône de la rupture du jeûne avant la fête d’un ou des deux jours Ibn Omar ( qu’Allah l’agrée) a dit:« Le messager d’Allah nous a ordonné de payer l’aumône de la rupture du jeûne, avant d’aller faire la prière de la fête».
D’ailleurs Nafi’ a dit:«Ibn Omar la payait avant la fête d’un ou de deux jours ».
Cependant il y a un désaccord si le nombre de jours est plus que ça.
En fait, selon Abu Hanifa, on peut la payer même avant  Ramadan.
Chafi’i de son côté a mentionné qu’on peut la payer au début du mois. Mais Malik et ahmed dans son avis le plus célèbre ont dit:« On peut la payer un ou deux jours avant, seulement».
En outre, les ulémas de la nation se sont mis d’accord sur le fait que: tout homme qui s’est mis en retard et ne l’a pas payée en son terme, n’en sera jamais dispensé et doit la payer même se mort d’un seul jour.
De même, ils se sont mis d’accord sur le fait qu’il n’est pas permis de l’ajourner et la payer près la fête. Pourtant Ibn Sirin, AL-Nakh’i ont dit:« On peut l’ajourner et la payer après la fête ».
De son côté, Ahmed a dit:« Je souhaite que ceci ne soit pas mal».
En effet, Ibn Rislan a dit que c’est une aumône prescrite et la retarder est un pêché semblable à retarder la prière après la fin de son terme et on a déjà cité une tradition à ce propos:« Celui qui la donne avant la prière de la fête, son aumône sera acceptable et s’il la donne après la fête, elle sera une des aumônes bénévoles».

Qui a droit à cette aumône?


Ceux qui ont droit à la Zakat sont ceux qui ont droit à l’aumône de la rupture du jeûne.
En fait: les pauvres sont les plus dignes de l’avoir puisque dans son hadith, le messager d’Allah nous a ordonné de payer l’aumône de la rupture du jeûne pour purifier le jeûneur des propos inutiles et obscènes, et pour donner le pain aux pauvres.
De même, Bayhaqi et Daraqutni ont rapporté d’après Ibn Omar (qu’Allah l’agrée) a ordonné de payer l’aumône de la rupture du jeûne en disant:« Rendez-vous les riches en ce jour là». Selon la version de Bayhaqi:« Dispensez les d’aller travailler au jour de la fête».
En outre on a déjà étudié la question du lieu où elle va être payer dans le chapitre qui étudie le transport de la Zakat.

  Peut-on donner cette aumône aux gens du Livre?


Zuhri, Abu Hanifa, Muhammad et Ibn Chabrama, ont permis de payer l’aumône de la rupture du jeûne aux gens du Livre ( juifs et chrétiens) conformément à ce qu’Allah le Très Haut a dit [ce qui signifie]: «Dieu ne vous interdit pas d’être bons et justes envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et ne vous expulsent pas de vos demeures. Allah aimes les justes» sourate Mumtahana (60): 7


Fiqh As-Sunna de Sayed Sabiq (traduction initiale de Iman Lagha & Rawya Naji)